introspection...
...ou tout comme...
A la demande d'Amélie et ses jolis trésors, "comment en suis-je arrivée là?" ou "d'où me vient ce besoin de créer?"... j'ai trouvé son post intéressant alors je me suis dit que j'avais envie, moi aussi, de parler un peu de moi, de mes origines, de cette source qui m'a faite comme je suis...
Alors voilà: petite, j'étais quelqu'un de très solitaire. Non pas que j'étais sauvage, ou associale (quoique...par la force des choses), mais la compagnie des autres ne m'était pas nécessaire. J'avais bien un frère, oui, plus âgé de 2 ans et demi donc pas trop éloigné, mais c'était un garçon remuant; tout le contraire de moi. Pas envie de me faire bousculer, pas envie de courir et sauter, pas envie de barouder... Juste envie qu'on me foute la paix, qu'on me laisse "rêver"... Dès mon plus jeune âge, j'étais une "contemplative", à tel point que ma mère, lors de ma première année (et malgrès son expérience en matière de petite enfance: infirmière puéricultrice) s'est souvent demandée si j'étais bien "normale", pas un peu "neuneu": Je pouvais jouer avec un bout de laine pendant des heures (ou presque), assise sur ma couverture pliée en 4 et ne bouger que pour me mettre la tête dans les épaules à chaque passage de la tornade-frère... Bref, une enfant plutôt facile, pas bruyante, pas dérangeante... Et j'ai grandi dans cette attitude-là, développant un monde intérieur très...peuplé... Un peu habitée, la gamine. Un imaginaire assez riche et très vite j'ai ressenti le besoin de mettre en scène mes pensées, mes mondes... Alors est venu le temps des fabrications diverses et variées, utilisant en les expérimentant, toutes sortes de techniques (couture, crochet, bricolage...). j'ai fait mes premières armes manuelles en travaillant pour mes poupées, comme beaucoup de filles. Et comme j'étais quand-même un peu "neuneu", j'ai joué longtemps à la poupée, ce qui fait qu'à 13 ans, je tripotais encore les barbies!... Oui, je sais, ça peut paraître incroyable, mais à ma décharge, mes jeux avaient évolué: je m'amusais non plus à inventer mais à créer... un monde, MON monde... Celui dont je rêvais, avec des robes à crinolines, des princes charmants, des châteaux... Comme pour amélie, la télé était non pas interdite, mais très largement restreinte (un seul dessin animé le mercredi, au choix de chacun, mais quelque soit sa durée... moi, c'était Candy!). Et comme j'habitais la campagne, que toutes mes copines d'école habitaient en ville, il fallait bien que je trouve à m'occuper... pas question d'aller voir papa ou maman pour dire "chais pas quoi faire..." parce que sinon, on se retrouvait avec des fraisiers à desherber, des cailloux à ramasser pour empierrer le chemin (à l'époque, mes parents venaient tout juste de faire construire et beaucoup de choses restaient à ...finir), des sarments à couper en fagots, bref, des merdes!!!... Alors j'avais toujours un projet en tête, une envie de faire, un besoin nouveau.... Et la créativité est entrée dans ma vie...
A 15 ans, lasse de demander à ma mère de me tricoter une marinière en coton (elle n'avait pas le temps), j'ai pris le taureau par les cornes, mais surtout les aiguilles à tricoter dans les mains et un bouqin de points de tricot sous les yeux et j'ai foncé. De ce jour-là, la passion du tricot ne m'a plus lachée. A 17 ans, l'attrait des bébés m'a envahie et comme à cet âge-là, on pense à notre vie future de femme et mère, j'ai decidé de faire une barboteuse d'après un patron Burda que ma mère avait dans ses archives... J'ai cherché à comprendre comment ça marchait, et je me suis lancée, en lisant les explications (comme quoi, les patrons Burda sont bien faits!). Et de ce jour-là aussi, la couture a fait partie intégrante de ma vie.
ça fait maintenant 25 ans que je bidouille pour de vrai, mais j'ai débuté tôt. Et en repensant à ce qu'a été mon enfance, en analysant un peu le trajet parcouru, j'en ai tiré une conclusion : il est important qu'un enfant s'ennuie: c'est ce qui le construit! Mes filles n'ont pas le droit de trop regarder la télé (un peu le mercredi ou le week end). Elles ont une salle de jeux où depuis le début, elles ont a disposition des livres, du matériel de bricolage, des jeux, des poupées... Elles n'ont pas de Nintendo, de wii, de play (et n'en auront pas)... Elles ont un vieil ordi, sur lequel elles jouent à faire du traitement de texte, très peu de logiciels (juste quand elles étaient petites, pour apprendre le maniement de la souris). Elles sont très souvent ensemble, peuvent se séparer pour vaquer chacune à leurs occupations favorites, mais jamais elles ne viennent me voir pour me dire "chais pas quoi faire..." Peut-être pour ne pas avoir de corvées à faire?!...
En tous cas, même si quand on est petit ce genre d'éducation peut sembler "dur", à l'âge adulte, on se rend compte que c'est ce qui nous a permis d'être ce qu'on est devenu... et, ma foi, c'est pas si mal!
Alors, "rebelote"!!!